
Face aux violences meurtrières survenues récemment à Mandekaou, dans le Logone Occidental, la Plateforme pour l’Unité Nationale a lancé un appel solennel à la paix, à la cohésion sociale et à la responsabilité, ce mardi 20 mai, lors d’un point de presse à N’Djamena.
Composée de leaders religieux, de chefs traditionnels, d’intellectuels, d’acteurs de la société civile, de jeunes engagés, des journalistes et de femmes militantes pour la paix, cette plateforme citoyenne s’est constituée spontanément en réaction à la montée inquiétante des discours haineux, notamment sur les réseaux sociaux.
Fait remarquable, leur message a été délivré en plus de 5 langues nationales, pour atteindre toutes les composantes de la société tchadienne. « Un geste symbolique fort, destiné à promouvoir l’unité au-delà des barrières ethniques et linguistiques », disent-ils.
S’adressant particulièrement aux jeunes, les membres de la Plateforme ont dénoncé la banalisation de la haine et de la division. « Il n’y a jamais eu de gagnants dans une guerre. En relayant les messages de haine, vous détruisez vous-mêmes votre avenir », ont-ils mis en garde.
Les responsables politiques et administratifs ont également été interpellés. Les premiers sont appelés à abandonner le repli identitaire, les seconds à faire preuve d’impartialité dans l’exercice de leurs fonctions. « Si vous n’avez pas une nouvelle vision à proposer, quittez la sphère politique », a martelé la Plateforme.
Enfin, elle a appelé le gouvernement à jouer pleinement son rôle de régulateur social dans la prévention des conflits, et les journalistes à relayer ce message de paix au sein de la population et de la diaspora.
Azibert Moussa