Dans un tournant politique inquiétant, les partis membres du Groupe de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP) ont annoncé leur retrait de la scène politique, couplée par le scellage de leurs sièges, déclarant ainsi, «la mort de la démocratie au Tchad». Cette décision, qui suscite des inquiétudes sur le territoire national, pourrait ouvrir la voie à la majorité sans opposition par un renforcement des tendances autoritaires dans le pays.

Le Groupe de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP), qui a été longtemps été un acteur clé dans la lutte pour la démocratie, la justice et la transparence gouvernementale, a déclaré que son retrait était motivé par un climat politique de plus en plus hostile et le refus de plusieurs lieux (salles, hôtels, espaces publiques) où il devrait mener ses activités . Tous vêtus en noir, les leaders du GCAP ont exprimé leur crainte que leur présence sur le terrain politique ne soit plus viable dans un contexte où la dissidence est systématiquement étouffée. La cérémonie est marquée par la fermeture de leurs bureaux, la descente de leurs drapeaux et l’accrochage des banderoles noires sur lesquelles, on peut lire, «la mort de la démocratie au Tchad»

Le président de l’UDP et membre du GCAP Max Kemkoye relève qu’ailleurs le peuple et leurs dirigeants consolident la démocratie, les droits et libertés constituent des impératifs mais au Tchad c’est le contraire. Pour lui, cette décision de retrait de la scène politique n’est ni une démission, ni une résignation, «c’est un acte politique qui va désormais rentrer dans l’encyclopédie de la lutte politique de l’opposition au Tchad et cela servira de symbole en Afrique. Notre retrait, c’est une solution définitive aux problèmes des tchadiens», a-t-il déclaré. «Si nous continuons à faire semblant d’exercer des activités politiques c’est-à-dire  simplement accompagner le dictateur à étendre son règne infini sur le peuple tchadien. Nous mettons en exécution notre décision par la fermeture de nos bureaux », a souligné le président de PAP/JS Bidi Valentin.

Le président du parti Les patriotes Nasour Ibrahim Neguy Koursami, a exprimé qu’ils se tiennent dans un carrefour douloureux du pays, «lorsque les lois, la démocratie sont détournées, la peur règne, la justice perd tout son sens, la véritable politique devient impossible», a-t-il déploré. Pour lui, les partis politiques membres du GCAP refusent de jouer un jeu démocratique truquer, refusent de légitimer un «pouvoir illégitime», et refusent de faire l’opposition face à face ou l’opposition de façade. «Notre retrait n’est pas un abandon mais c’est un appel pour éveiller les consciences de notre nation, de chaque tchadien et tchadienne. C’est aussi une démonstration de notre refus de continuer avec la mascarade démocratique actuelle», a-t-il conclu.

Rappelons que le GCAP a boycotté toutes les élections notamment les élections référendaires, présidentielles, législatives et même sénatoriales. lors de l’annonce marquant son retrait des activités politiques, quelques membres de la société civile ont appelé au dialogue. Ils y voient un signe alarmant marquant l’absence de la démocratie.

Alors que le pays se trouve à un carrefour décisif, le retrait du GCAP soulève des questions cruciales sur l’avenir de la démocratie et de la participation citoyenne. Ce qui poussera la communauté internationale à suivre de près cette évolution, déterminée à soutenir les valeurs démocratiques face à la menace de la majorité.

Noël Adoum

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