En pleine tournée de terrain, Mahamat Assileck, ministre de l’Aménagement du Territoire et ancien politico-militaire radié de l’UFDD, a provoqué une vive polémique ce 11 juin 2025 à la suite d’une déclaration controversée. S’adressant à des journalistes arabophones qui réclamaient une traduction de ses propos, le ministre a lancé, « Wallay Bachtantouna bel Arabi hannakou da ! », ce qui signifie, « Vous nous fatiguez avec votre langue arabe ».

Ces propos, largement relayés sur les réseaux sociaux, ont été perçus par de nombreux tchadiens comme une marque de mépris envers l’arabe, pourtant reconnue comme langue nationale au même titre que le français, selon l’article 10 de la Constitution tchadienne.

Plusieurs personnalités ont vivement réagi. Mahamat Bahar Béchir Kindji, conseiller du Médiateur de la République, a dénoncé une déclaration « profondément consternante », rappelant que « l’arabe est une langue nationale parlée par une grande majorité de Tchadiens, contrairement au français, langue coloniale à l’audience plus restreinte. S’exprimer en français ne confère aucune supériorité. »

De son côté, Seffadine Mahamat Adoum, président du parti Altakhadoum, a rappelé que « la Constitution stipule que les langues officielles sont le français et l’arabe. Un ministre ne saurait se permettre de tenir de tels propos. Vous avez offensé une large partie de la population. »

D’autres voix appellent à des sanctions. Amine Mahamat Abbanou réclame des excuses publiques, tandis qu’Alcherif Abou demande la suspension du ministre pour « violation flagrante de la Constitution. »

Face à la polémique, Mahamat Assileck a tenté une justification via une brève vidéo diffusée sur la page Facebook officielle du ministère. Il y dénonce une « mauvaise foi » et affirme qu’il ne présentera pas des excuses.

L’affaire continue de susciter de vifs débats au sein de l’opinion publique.

Abderamane Moussa Amadaye

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