N’Djamena, la capitale tchadienne, est une ville confrontée à de nombreux défis, notamment des problèmes d’infrastructures, des détournements de fonds publics, et un manque de vision à long terme. Malgré ces défis, le ministère de l’Aménagement et de l’Urbanisme a récemment mis en place une commission chargée de réfléchir à la création d’une nouvelle ville. Cette initiative, qui suscite des débats, a récemment été critiquée par Djoret BIAKA TEDANG, éminent économiste statisticien et ancien haut fonctionnaire du Fonds Monétaire International (FMI).
Djoret BIAKA, connu pour son franc-parler, s’est prononcé contre ce projet en le qualifiant de « distraction ». Selon lui, les problèmes de N’Djamena ne sont pas liés à sa configuration géographique, mais plutôt à une série de mauvaises gestions. « Le véritable problème de notre capitale réside dans les détournements de fonds, le manque de vision à long terme, et l’absence d’infrastructures adéquates », a-t-il affirmé lors de sa déclaration officielle.
L’économiste a particulièrement mis l’accent sur l’urgence d’achever des projets existants avant de se lancer dans de nouvelles initiatives. Il a notamment cité l’exemple de la digue de Walia, un ouvrage crucial pour protéger N’Djamena des inondations, mais qui reste inachevé depuis des années. « Avant de rêver de nouvelles villes, les autorités doivent d’abord finaliser la digue de Walia, qui est une priorité pour la sécurité et le bien-être des habitants », a-t-il insisté.
Cette prise de position intervient dans un contexte où la capitale tchadienne fait face à des inondations répétées chaque saison des pluies, aggravant la situation déjà précaire des infrastructures urbaines. Pour beaucoup, la création d’une nouvelle ville apparaît comme un projet fantaisiste, voire déconnecté des réalités actuelles du pays, où les besoins de base, tels que l’accès à l’eau potable, la santé et l’éducation ne sont pas encore satisfaits.
Abderamane Moussa Amadaye