L’opposition politique tchadienne a organisé ce samedi 12 octobre une plénière extraordinaire élargie relative aux élections législatives et locales du 29 décembre 2024 sous le slogan «Non aux élections exclusives et anti- démocratiques». Elle a annoncé son retrait des élections législatives, municipales et communales dans les jours à venir. Reportage.

L’opposition politique tchadienne composée des 12 partis politiques ne prendra pas part à la messe politique du 29 décembre prochain. A travers une déclaration faite par le président de l’UDP/GCAP Max Kemkoye, l’opposition relève que malgré les appels réitérés de l’opposition pour le respect des règles démocratiques, des libertés et droits humains, le pouvoir en place reste égal à lui-même. Il n’a de préoccupations que le contrôle total du pouvoir, des libertés civiques, de la liberté de presse et de la restriction drastique de l’espace politique.

Pour l’opposition, une élection suppose l’existence d’un fichier électoral actualisé et fiable, l’intéressement des électeurs au vote, le consensus entre les acteurs compétiteurs, les garanties de transparence dont l’impartialité de l’organe en charge de l’organisation et gestion des élections, de l’institution en charge du contentieux et de la proclamation définitive des résultats etc.

L’opposition politique estime que, politiquement, techniquement et juridiquement, ces élections ne sont rien d’autres qu’un construit de faux, d’abus civiques, juridiques et politiques et un bordel électoral incestueux. « Elles ne sont ni fiables, ni sincères ni crédibles», dit-elle. Elle souligne que, « le pays s’achemine vers le dernier sacre de l’illégitimité complète du régime après un référendum factice ayant imposé une constitution rejetée et une élection présidentielle calamiteuse dont les procès-verbaux portant les résultats ne sont jamais arrivés, compilés et comptés ». Mais, comme « né de l’adultère électoral, un pouvoir adultérin ne peut que donner vie qu’à une assemblée nationale illégitime, un Sénat illégitime, des Conseils provinciaux et municipaux illégitimes », a-t-elle laissé entendre.

Constatant que le B.A.B.A électoral n’est pas pris en compte, «nous prenons la lourde responsabilité politique de ne pas participer aux élections législatives et locales du 29 décembre 2024» lance l’opposition. Elle ajoute, « nous prévenons ces dirigeants illégitimes que ceci n’est pas un boycott passif pour laisser libre cours pour instaurer cette dictature inacceptable. C’est pourquoi, la révolution électorale est lancée dès à présent où des actions mobiles et itinérantes de masse immédiates telles que, les caravanes, meeting etc.»

Enfin l’opposition politique tchadienne appelle la diaspora tchadienne active ainsi que les acteurs politiques en exil à adhérer à cette action dans une synergie d’ensemble pour empêcher la mise en place et le renforcement de cette dictature afin de restaurer les libertés et la démocratie

Noël Adoum

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