L’opposant politique Max Kemkoye a dénoncé ce 18 octobre des actes de filature et des intimidations présumées. Il affirme avoir été informé qu’il se trouverait dans le collimateur de l’Agence nationale de sécurité d’État (ANSE), avec un risque d’arrestation imminent.
Président de l’Union des démocrates pour le développement et le progrès (UDP) et figure influente du Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP), Kemkoye est connu pour ses critiques acerbes à l’encontre du régime de Mahamat Idriss Deby Itno.
Actif sur les réseaux sociaux et omniprésent dans les médias, il est devenu l’une des voix les plus virulentes de l’opposition depuis les tragiques événements du 20 octobre 2022.
M. Kemkoye, au sein du GCAP, a mené la campagne pour le boycott du référendum constitutionnel de décembre 2023. Il avait soutenu la candidature du Dr Nasour Ibrahim Koursami, président du parti Les Patriotes, dont le dossier a été rejeté par le Conseil constitutionnel pour irrégularités. Récemment, le GCAP a fixé des conditions non négociables à sa participation aux élections législatives, sénatoriales et locales. En l’absence de garanties, Kemkoye et ses camarades menacent de boycotter les scrutins prévus le 29 décembre prochain.
« Max Kemkoye est suivi en permanence et pris régulièrement en filature », a déclaré un proche à Flashtchad.com.
Lors d’une rencontre ce 18 octobre au QG de son parti avec les membres Wakit Tamma section politique, Kemkoye a révélé avoir reçu un appel l’avertissant de son ciblage par l’ANSE. « Ils envisagent de m’arrêter », confie-t-il.
Malgré les menaces, l’opposant se montre déterminé à poursuivre son combat politique. « Face à l’injustice et à l’oppression, ils ne nous feront pas taire. Je reste serein. Quoi qu’il arrive, je ne fuirai ni par Kousséri ni en France, comme d’autres l’ont fait. Je resterai ici, chez moi », a-t-il déclaré avec fermeté.
Abderamane Moussa Amadaye