Par un communiqué de presse rendu public ce lundi, 26 mai 2025, le Mouvement des Démocrates Africains (MODEMA) par la voix de son président Dr Manga Makrada Maïna exprime sa vive inquiétude face à la détérioration rapide de la situation politique, sociale et sécuritaire au Tchad.

Le MODEMA relève qu’une succession d’événements récents, marqués par la violence, et une absence flagrante de dialogue, alimente les craintes légitimes d’une crise majeure. Pour lui, dans un contexte aussi fragile que celui du Tchad, chaque décision, chaque parole, chaque geste des autorités doit viser l’apaisement, le rassemblement et la cohésion nationale. «Malheureusement, ce que nous
observons aujourd’hui, c’est une gestion hasardeuse et imprudente de la situation. Au lieu d’apaiser, les actes posés par les dirigeants semblent attiser les tensions», a déploré Dr Makrada Maïna.

Le MODEMA tient à alerter l’opinion nationale et internationale de la répression des voix dissidentes, la fermeture des espaces de dialogue et le refus persistant de lire les signes du temps constituent les
ingrédients d’une déflagration annoncée. «En refusant d’unir, d’écouter et de gouverner avec sagesse, le pouvoir en place porte la lourde responsabilité d’un climat explosif». Le mouvement souligne que le peuple tchadien ne veut ni guerre ni division, il aspire à la paix, à la justice, à la liberté et à un développement équitable. «Rien ne saurait justifier que des décisions mal inspirées viennent aujourd’hui
menacer ces aspirations légitimes», a-t-il indiqué.

Le MODEMA en appelle à un sursaut national, à une prise de conscience
par le haut, guidée par le sens de l’État, l’écoute et l’inclusion. «Nous réaffirmons avec force notre engagement pour une gouvernance responsable, humaine et inclusive», tout en invitant les forces vives de la nation, les leaders d’opinion, les religieux, les jeunes, les femmes et les aînés à se mobiliser et à s’engager de manière pacifique pour préserver l’unité du pays et conjurer le spectre du chaos.

Le mouvement dit suivre avec gravité la situation actuelle, notamment le massacre perpétré à Mandakao, dans la
région de Beinamar, et l’arrestation du Dr Succès Masra, Président du parti Les Transformateurs, tout en appelant au respect strict de la présomption d’innocence, principe fondamental de l’État de droit, demandant sa libération immédiate dont la voix compte dans le débat démocratique tchadien. Car, «le Tchad n’a pas besoin d’un autre conflit interne. Il a besoin de réconciliation, de vision et de courage politique», a-t-il conclu.

Noël Adoum

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