Avoksouma Besken, ingénieur des Bâtiments et Travaux Publics, diplômé sans emploi et enseignant vacataire a exprimé son ras-le-bol ce 25 septembre dernier à la place de la nation avec une pancarte en main contenant un message tourné en face de la présidence. Il a été arrêté par la police du 2e arrondissement pour l’audition puis a été libéré quelques heures après par son élève après avoir payé la caution. Reportage.
Fatigué par le chômage, le diplômé sans emploi est allé exprimer son mécontentement bravant la canicule de la ville Ndjamena. Sur sa pancarte, l’on peut lire, «Je viens en paix son excellence monsieur le Président, j’aimerais avoir une audience avec vous». Le manifestant pacifique dit avoir chercher tous les voies légales pour rencontrer le président de la République main en vain.
M. Avocksouma Besken a témoigné sur le micro de nos confrères de Tchadinfos «j’avais un projet et je voulais lui soumettre. J’ai passé par les voies légales, ça n’a pas abouti, j’ai écrit des urgences j’ai déposé mais ça n’a pas abouti, j’ai passé par les hauts cadres ça n’a pas abouti. J’ai pensé qu’il faut brûler les étapes c’est ainsi que j’ai écrit sur la pancarte et je suis allé à la place de la nation qui est ma place et celle de tous les tchadiens». Le manifestant est allé brandir la plaque pour que son cri soit entendu.
Il poursuit dans son témoignage, «je suis allé rester 3 jours jusqu’à mon arrestation, le mardi, je suis allé à 8h jusqu’à 15h sans m’asseoir et sans prendre de l’eau ni manger et je suis rentré à 15h 30 et le lendemain aux alentours de 11h un véhicule peugeot blanc avec des individus en civil armés sont venus m’arrêter et m’ont conduit au commissariat de 2e arrondissement où ils m’ont auditionné».
Lors de son interrogatoire au commissariat, M. Avocksouma Benken a expliqué qu’il n’est pas contre le gouvernement ni le président mais qu’il a juste un projet pour le développement du Tchad. «Ils m’ont dit qu’ils ne peuvent pas me garder, ni me libérer et m’ont demandé d’appeler quelqu’un qui viendrait payer ma garantie afin de me relâcher», a-t-il indiqué. Grâce à un coup de fil téléphonique, son élève est venu prendre sa garantie en payant la caution de sa libération avant d’être relâché tout en lui donnant des ultimatums de ne plus brandir la plaque mais, «je compte mener ma lutte jusqu’à la satisfaction totale», a-t-il conclu
Notons que M. Avocksouma Benken est marié et père de 4 enfants, il fut un enseignant vacataire et diplômé de l’université la Francophonie depuis 13 ans mais sans emploi jusqu’à nos jours.
Noël Adoum