
La Coordination des Associations de la Société Civile et de Défense des Droits de l’Homme (CASHIDO) a organisé une rencontre d’information et d’échange avec les victimes ce lundi 14 septembre 2025, dans la salle des réunions de la Bibliothèque Nationale.
Dans le cadre du verdict du 24 juillet 2025 de la Chambre de Première Instance de la Cour Pénale Internationale déclarant Alfred Yekatom et Patrice Edouard Ngaïssona coupables de crimes de guerre et de crime contre l’humanité condamnés respectivement à des peines de 15 ans et 12 ans d’emprisonnement, une mission des avocats des victimes de retournés tchadiens et refugiés centrafricains auprès de la CPI composé de Me Yare Fall et Mme Evelyne Ombeni conduite par la CASHIDO séjourne à Ndjamena pour échanger avec les victimes sur la phase de la procédure d’indemnisation.

Le Coordonnateur de la CASHIDO Mahamat Digadimbaye relève qu’après 10 ans de souffrance et de désespoir dans les camps des réfugiés, l’espoir se pointe enfin à l’horizon pour ces victimes qui ont perdu la dignité, les biens matériels et humains lors des atrocités de cette guerre macabre de décembre 2013 à février 2014 en République sœur de la RCA. «Ce verdict salutaire, est un signal fort pour les auteurs des crimes de guerre et crimes contre l’humanité qui sont recherchés de par le monde par la CPI», dit-il. La CASHIDO a tenu à féliciter les avocats des victimes ainsi que le gouvernement tchadien.

L’avocat des victimes Me Yare Fall et Mme Evelyne Ombeni assistante juridique ont fait le point en détail sur le verdict du 24 juillet 2025 tout en expliquant sur la suite de la procédure judiciaire. Vous avez vécu les atrocités qui ont été commises contre vous, contre vos enfants, contre vos familles. «Aujourd’hui le monde a su qu’il y a un peuple meurtri et chassé de son pays du fait qu’il est musulman. C’est inadmissible», a-t-elle déclaré. Selon elle, les juges ont reconnu deux coupables mais il en reste d’autres noms qui ont apporté leurs contributions dans les commissions des crimes. Toutefois, les appels n’ont pas d’effet suspensif pour démarrer certaines réflexions. Les deux défenses vont faire appel tout comme le procureur le fera pour voir s’il y a la possibilité de condamner à plus d’années les victimes.

Noël Adoum