Le 1er décembre 1944, près de Dakar, des tirailleurs sénégalais revenant de la seconde guerre mondiale furent massacrés par l’armée coloniale française. Ils réclamaient pacifiquement le paiement de leur solde après avoir combattu pour libérer la France. La répression brutale, restée longtemps dans l’ombre, a coûté la vie à plusieurs d’une centaines de soldats africains, devenant le symbole tragique des injustices coloniales. Plus d’un moitié de siècle, la France niait catégoriquement les faits, finalement, c’est le 28 novembre 2024, que l’actuel président français, Emmanuel Macron, a reconnu , dans une lettre adressée à son homologue Sénégal Bassirou DIOMAYE FAYE, le massacre perpétrée par l’armée coloniale française.
Lors de la cérémonie marquant le 80ᵉ anniversaire organisée à Dakar qui a vu la présence de plusieurs autorités africaines, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a dévoilé une série de mesures pour honorer ces héros. Parmi les initiatives phares, l’érection d’un mémorial à Thiaroye, la création d’un centre de documentation dédié, et la désignation de rues et places portant les noms des tirailleurs. « Ce drame national restera à jamais dans notre mémoire collective. Le sacrifice des tirailleurs ne peut être oublié », a déclaré le président Faye. Il a également annoncé l’intégration de l’histoire de Thiaroye dans les curricula éducatifs pour que les jeunes générations comprennent ce tragique événement. En outre, le 1er décembre devient officiellement la journée des tirailleurs, une commémoration annuelle pour célébrer leur mémoire.
Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères qui a représenté Macron à cette cérémonie, a pris la parole pour reconnaître la responsabilité de la France. « Si la France reconnaît ce massacre, elle le fait aussi pour elle-même, car elle n’accepte pas qu’une telle injustice puisse entacher son histoire », a-t-il affirmé.
Il a salué la bravoure des tirailleurs sénégalais, rappelant leur rôle crucial dans la libération de la France. Barrot a également dénoncé l’injustice de leur répression, « Leur cri de justice a été étouffé dans le sang ». Il a insisté sur la nécessité de cultiver une mémoire commune entre le Sénégal et la France pour apaiser les blessures du passé et avancer vers une réconciliation sincère.
Ces déclarations et les mesures annoncées symbolisent une volonté partagée de reconnaître enfin le sacrifice des tirailleurs, ancrant leur mémoire dans l’histoire collective des deux nations.
Cheikh Tidjane Mbacke Sall, Dakar-Sénégal, flashtchad.com