Depuis plus de 23 mois, les maîtres communautaires contractuels attendent leurs salaires. Un retard qui n’est pas dû au hasard mais à un véritable conflit d’intérêts entre l’APCAD, le Ministère des finances et celui de l’éducation Nationale.

Selon plusieurs sources syndicales et administratives, les fonds destinés aux enseignants ne parviennent pas aux bénéficiaires. Ils circulent dans des réseaux où la priorité semble être donnée aux arrangements financiers et aux bénéfices commerciaux. Résultat : les maîtres communautaires pourtant garants de l’avenir éducatif de milliers d’enfants, se retrouvent sans ressources, abandonnés à la merci de Dieu.

Promesses dans les salles de réunion, ingratitude sur le terrain, telle est la formule qui résume l’attitude des autorités tchadiennes. Ce n’est pas la première fois que le gouvernement promet de régulariser la situation sans jamais passer à l’action. Les rencontres se multiplient, les déclarations s’enchaînent, mais les enseignants, eux, ne voient rien venir. Cette crise révèle une réalité plus grave: l’éducation au Tchad reste l’otage des calculs Politiques et intérêts financiers. Comment expliquer qu’un secteur aussi vital soit traité avec autant de désinvolture? Derrière les chiffres froids, 23 mois d’arriérés, 1 200 maîtres communautaires en souffrance, se cachent des familles entières privées de revenus et des milliers d’élèves laissés sans encadrement régulier.

Face à cette injustice, le Syndicat national des maîtres communautaires et contractuels annonce une grève sèche et illimitée si deux revendications ne sont pas satisfaites notamment la publication officielle de la liste de 1200 maîtres communautaires reversés à la fonction publique, le paiement intégral de leurs 23 mois d’arriérés de salaire.

L’éducation ne peut pas être un marché de dupes. Le gouvernement doit choisir entre honorer ses engagements ou assumer la paralysie totale de l’école tchadienne.

Tribune de Saddam Madiri Kawadi

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