Monsieur le Ministre permettez moi de vous rappeler votre engagement et volonté à faire bouger les choses dans ce département dont vous jouissez la plus haute hiérarchie.

En effet, longtemps considéré comme étant un ministère dont le désordre bat son plein c’est à dire un département à probleme où plus de 80% des problèmes à la justice proviennent de ce ministère suite aux litiges sur le foncier.

Monsieur le Ministre, pour rappel , à votre arrivée à la tête de ce département, les tchadiens de tout bord croyaient en vous pour votre pragmatisme, dévouement et engagement à restaurer ce département.

Avant l’entrée de jeux, vous avez fait bonne impression en rappelant à l’ordre ou les agents véreux étaient sanctionnés en fonction de leurs actes commis… Et les tchadiens vous ont applaudi pour votre volonté sans faille.

Laissez-moi vous rafraîchir les mémoires Monsieur le ministre ,qu’après votre prise de service, vous vous êtes rendu avec une forte délégation à Dakar dans l’optique de copier des bons exemples en vue d’implémenter chez nous et ce premier pas a impressionné les tchadiens.

Nous les Urbanistes du Tchad étions rassurés et satisfaits de votre pragmatisme pour la volonté de faire changer enfin les choses. Et voilà était venu le moment de vous voir à l’œuvre à travers le premier projet de construction des digues qui a pour objectif principal de résoudre le problème d’inondations dans le 9 e arrondissement de la capitale. C’était un projet plein d’espoir pour les riverains et de pleine responsabilité pour vous et surtout pour nous les acteurs de la ville car par dessus tout c’est un projet qui devrait soulager les souffrances des riverains longtemps touchés par cette catastrophe.

Malheureusement monsieur le Ministre,tout a basculé quand l’aspect de la durabilité a été ignoré et voire même ignoré dans tous les processus des mises en œuvre de ce projet de construction des digues, un ouvrage clé et phare sur les questions de luttes contre les inondations même si les quartiers pouvant abriter ces projet n’étaient pas viabilisés.

En ma qualité d’urbaniste engagé et selon la déontologie du métier d’urbaniste, tous les projets urbains ou non doivent s’inscrire sur les principes des durabilités surtout à travers ses caractères participatifs et inclusifs et non exclusifs afin d’éviter les désaccords, mécontentements avant, pendant et après ce projet.Malheureusement force est de constater que ces aspects ont été systématiquement ignorés lors de sa mise en œuvre.

Les populations étaient observateurs, or la logique aurait voulu que la population soit impliquée du début jusqu’à la fin du projet.Toutefois vous avez rassuré les tchadiens quand aux questions de garantie de ces digues axés sur les durabilités pour une durée de vie de plus de 10 ans si mes souvenirs sont bons.

A peine les travaux ont pris fin, ces digues ont connu des avancées des dégradations considérables.C’est ce qui peut justifier ces actes de vandalisme sur les digues s’il s’avère que l’acte était vérifié.Monsieur le Ministre, si ces actes de vandalisme sont vrais, cela doit plutôt vous interpeller afin de prendre des mesures et dispositions dans les futurs projets par exemple le projet de création de ville nouvelle.

Monsieur les Ministre, il n’existe nulle part des actions sans critiques et oppositions mais c’est à vous de savoir tirer profits afin d’arriver à vos objectifs fixés au début.Vous deviez prendre des mesures pour que désormais ce projet de création de ville nouvelle soit participatif et inclusif, c’est à dire avec l’approbation de la population bénéficiaire du projet sinon vous allez injectés des milliards des contribuables dans un projet blanc qui ne va jamais fonctionner à titre d’exemple de la côte d’Ivoire, du Nigeria et j’en passe qui n’ont pas consulter la population bénéficiaire de ce projet et c’est bien dommage.En tant qu’urbaniste engagé, je vous implore de prendre les avis des tchadiens sur ce projet avant de penser à exécuter ce projet de peur de retomber dans les mêmes erreurs que d’autres pays.Si cela ne tenait qu’à moi, et que ma voix compte en tant tchadien, je vous conseillerais de reporter ce projet à long terme et de penser plutôt à doter nos villes des documents des planifications car les besoins sont urgents et nécessaires.

Pour moi c’est ça ce que j’appelle les priorités.C’est le cas typique de la capitale N’Djaména en pleine mutation urbaine et les pressions démographiques sans oublier le réchauffement climatique qui s’abattent sur la capitale, je vous suggère d’injecter plutôt des milliards des contribuables dans les projets d’assainissements de la ville de N’Djamena,c’est à dire dans les travaux des canalisations, aménagements de bassins de rétention et les redimensionnement des caniveaux pour faciliter les circulations des eaux de pluies surtout que la topographie de la ville reste complexe.

Et si tout est fait, la seconde étape sera question de doter la ville de N’Djamena et les villes secondaires des plans d’occupation des sols (POS) et les schémas directeurs d’aménagement d’urbanisme (SDAU) qui vont donner les grandes orientations du développement des villes.Et en ce moment, nous pouvons penser au projets urbains ou pilotes pouvant revitaliser nos villes afin de rendre nos villes viables et esthétiquement belles.Monsieur le Ministre, je sais que vous avez la volonté de faire changer les choses et je suis persuadé en vous connaissant nous avons la ferme conviction que vous arriverez à considérer l’intérêt général au détriment de votre instinct. Bref, je vous appelle à la résilience dans vos décisions et actions pour que nos villes soient connaissent un développement sur tous les plans.

Pour finir monsieur le Ministre, nous constatons qu’il ya un manque criard des urbanistes dans ce ministère, pourtant nous avons assez des jeunes Urbanistes tchadiens qui sont abandonnés à leur triste sort et se retrouvent à faire d’autres choses que leurs métiers d’urbaniste. Pourtant la demande en ressources humaines est élevée que jamais. Malheureusement ces jeunes Urbanistes sont soit à l’extérieur pour faire développer les villes des autres pays où se retrouvent à faire autres choses que leurs métiers. Cela est un manque à gagner pour le gouvernement tchadien et pour notre pays.

Monsieur le Ministre nous faisons des plaidoyers en faveur de ces jeunes Urbanistes qui sont censés donner des appuis techniques à ce ministère que d’aller s’aventurer pour aider d’autres pays à avancer.Enfin nous demandons que le projet de création de l’ordre des urbanistes du Tchad soit relancer afin que l’ordre soit enfin créé puisque depuis 2012 le projet est dans vos murs. Le rôle de l’ordre des urbanistes dans votre département est primordial et fondamental car l’ordre est comme la sentinelle du ministère sur toutes les questions urbanistiques dans notre pays et peut vous aider à révéler certains defis liés à l’Urbanisme et peut vous aider à se ressourcer en matière des projets urbains, d’aménagements ou des stratégies d’aménagements au Tchad.

Monsieur le Ministre, je suis persuadé que ma lettre vous trouvera dans les bonnes conditions de température afin que vous puissiez comprendre ma lettre et prendre quelques éléments qui pourraient vous aider à aller de l’avant et dans l’intérêt général du Tchad.Bien cordialement l’Urbaniste engagé

BIKA-YANTELBE Ezechiel, President du Réseau des Urbanistes du Tchad

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