La récente interpellation de l’activiste Abakar Adam Abakar vient s’ajouter à la longue liste macabre des citoyens tchadiens arrêtés et detenus arbitrairement sans mandat. Ces tchadiens privés de liberté et dont leurs familles sont souvent sans nouvelles croupissent dans des geôles occultes ne répondant à aucune normes légale.

La majorité écrasante de ces concitoyens sont des détenus d’opinion c’est à dire des personnes arrêtées pour avoir dénoncé une injustice, un arbitraire, ou émis simplement une opinion sur la gestion de la cité, opinion dont la liberté est pourtant garantie par notre constitution.

Du sommet à la base, ces personnes sont victimes d’un arbitraire digne des dictatures les plus abjectes . Depuis leur arrestation jusqu’à leur détention en passant par des traitements humiliants et dégradant, aucune norme constitutionnelle n’avait été respectée.
Pourtant, la constitution que le président a juré de respecter au lendemain des « elections » est sensée régir la bonne conduite des affaires du pays. Or qu’est-ce que nous constatons?
Mis à part la multiplication des détournements massifs des biens communs, du népotisme décomplexé, des injustices flagrantes, les arrestations arbitraires viennent noircir encore plus un tableau déjà suffisamment terni par ces maux que nous avons cités ci haut.

Il est évident qu’en voulant coûte que coûte faire peur et découragé d’éventuelles voix discordantes, le pouvoir a clairement opté pour la terreur et l’intimidation. Or les autorités en agissant de la sorte n’ont retenu aucune leçon de l’histoire.

Outre, le fait que les arrestations et autres punitions arbitraires n’intimident personne, elles conduisent à des troubles graves pouvant entraîner la créations des foyers de rébellions armées voire une guerre civile facteurs d’autres violations des droits de l’homme. Personnes n’en sortira gagnant. En ce moment donc, la flagrance et les excès du nepotisme érigé en mode de gouvernance amène plusieurs de nos concitoyens à ne plus se sentir tchadiens. Un pays avec cette mentalité cultivée par la majorité de ses citoyens est destiné à la ruine, étant entendu que toute mauvaise gouvernance à toujours eu pour corollaire à plus ou moins terme le perte du regime politique qui la perpetue. Il est donc impératif que nos autorités se ressaisissent car pour un bon dirigeant, le seul motif de satisfaction doit être le résultat concret du bien-être de sa population( regardons Ibrahim Traoré au Burkina faso).

L’idée selon laquelle une seule ethnie justifie son accaparement des richesses nationales par le nombre de martyrs tombés lors de la conquete du pouvoir actuel et que ce pouvoir lui est arrivé à la force des armes, cette idée ne tient pas la route; car durant tous les événements qu’à connu notre pays, il est difficile de trouver au Tchad une seule ethnies qui n’a pas déploré des siens victimes de ces événements. D’ailleurs le MPS lui même a conquis le pouvoir par les efforts conjugués des fils d’autres ethnie du Tchad.

Au terme de notre etude, nous nous devons tout en exhortant les dirigeants actuels du Tchad à comprendre que ce pays appartient à tous les tchadiens nous leur disons que pratiquer une politique d’égalité, de justice,et de rechercher le bien-être de leurs concitoyens leur garantira sans contesté une satisfaction bien meilleure que celle qu’ils tirent actuellement d’une simple volonté de puissance écrasant les autres. Puisse Allah le Tout Puissant leur insuffler le respect de leurs autres concitoyens.

Enfin, à la lumière de tout ce qui se passe comme négation de la gouvernance dans notre pays et au regard surtout des arrestations arbitraires pour l’émission d’une simple opinion , garantie pourtant par la constitution, nous pouvons légitimement nous demander est ce que notre pays le Tchad est encore un état de droit?

Mahamat Nour Ahmed Ibedou, Ancien président de la CNDH

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