La situation au sein du Mouvement pour l’Unité et le Rénouveau (MUR) est marquée par un schisme interne. Des individus se réclamant membres du parti ont récemment exprimé leur mécontentement croissant par un point de presse, appelant à la démission de leur président Saleh Bourma. Cette déclaration a suscité une réaction immédiate, le président suspendu cinq membres dissidents de leur formation politique.

Les cadres et militants du parti MUR ont tenu à porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale, les maux qui minent leur formation politique. «Actuellement, le parti traverse la crise la plus grave de son histoire, une crise existentielle qui menace son intégrité et sa survie sur la scène politique nationale», ont-ils déclaré. Les membres soulignent que, depuis trop longtemps, leur parti est dirigé par une gestion chaotique et égoïste, incarnée par le Président National, M. Saleh Bourma, dont le mode opératoire a conduit le parti à un véritable naufrage. Ce climat d’incertitude se caractérise par les faits suivants : l’absence d’un Bureau Exécutif fonctionnel depuis plus de 5 ans. «Le président national est le seul maître absolu à bord, excluant délibérément la tenue d’un congrès, c’est qui constitue une violation des dispositions de la loi Nº 032 du 22 juillet 2019», disent-ils.

Ils dénoncent en outre le détournement des idéaux du parti à des fins personnelles notamment un mode de gouvernance autocratique et contre-productif, la division et manipulation au sein du parti, le manque de dialogue et de transparence en matière des finances, une crise de confiance etc. «Le parti MUR est devenu la chose d’un seul homme, transformant notre noble mouvement en une structure rigide et totalitaire, étouffant toute voix dissidente», ont-ils conclu.

Par la décision n°026 du 9 décembre 2025, signée par le président du Mouvement pour l’Unité et le Renouveau (MUR), Saleh Bourma Ali, cinq militants ont été définitivement exclus du parti. Selon la décision, ces exclusions sont motivées par la violation des dispositions du règlement intérieur, l’abandon de la ligne de soutien politique du parti au profit d’orientations jugées contraires à ses objectifs, ainsi que par des pratiques ayant porté atteinte à la discipline organisationnelle et à l’unité interne. Le parti MUR a également annoncé la tenue d’un congrès extraordinaire ce samedi 13 décembre 2025 à N’Djaména, une rencontre qui sera consacrée à la restructuration du bureau exécutif du parti.

Pour l’heure, aucun dialogue ne semble en vue entre les factions du parti. Les membres dissidents continuent d’appeler à un changement de leadership, tandis que le président reste ferme sur ses positions. La situation reste donc à suivre de près, alors que les membres du MUR, parti allié au pouvoir se retrouvent face à un avenir incertain dans un «congrès extraordinaire précipité».

Noël Adoum

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