Makaila Nguebla, ancien conseiller des droits de l’homme du Président tchadien Mahamat Idriss Deby Itno et coordonnateur de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO), participe depuis deux semaines à une conférence sur les droits de l’homme à Genève. Le 5 juillet 2024, il a dénoncé la « détérioration systématique et grave des droits humains et des libertés fondamentales au Tchad ».
Nguebla critique la transition militaire qui, selon lui, a conduit à une élection récente qu’il qualifie de « controversée ». Il souligne une détérioration des droits de l’homme. «Nous avons constaté la détérioration systématique et grave des droits humains et des libertés fondamentales au Tchad, marquée particulièrement par les exécutions extra-judiciaires, tortures dans les prisons, détentions arbitraires, persécutions, tentatives des liquidations et atteintes à l’intégrité physique des journalistes, des opposants, défenseurs des droits de l’homme et syndicalistes», dit-il.
Nguebla déplore aussi l’absence d’enquêtes crédibles sur les assassinats de l’opposant Yaya Dillo et du journaliste Orédjé Narcisse. Il mentionne les conditions inhumaines des détentions de membres du Parti socialiste sans frontière (PSF) à la prison de Korotoro et les événements tragiques d’octobre 2022 et de février 2024 qui ont causé des morts et des blessés.Il s’alarme des mesures restrictives des autorités tchadiennes, dont l’interdiction des manifestations et la suspension des émissions interactives des médias pendant les élections. Il dénonce également le déploiement massif de militaires lors de l’annonce des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 9 mai 2024, créant un climat de terreur généralisée.
Enfin, la RADDHO, par la voix de Nguebla, demande la libération des détenus politiques et l’ouverture d’un dialogue inclusif avec tous les acteurs sociopolitiques du pays, ainsi que la coopération totale du Tchad avec les procédures spéciales des droits de l’homme.
Abderamane Moussa Amadaye