Suite à la promulgation des lois organiques N°013/CNT/2024 et N°015/CNT/2024 du 16 août 2024, Professeur Ahmat Mahamat Hassan, ex-ministre de la Justice et analyste politique, a réagi au micro de Flashtchad.com. Il considère ces deux lois comme un coup dur pour l’unité nationale. Selon lui, ces lois, qui redéfinissent la composition du Parlement et le découpage territorial des collectivités autonomes, ne font que consacrer la division du Tchad, déjà fragilisé par des tensions identitaires.
« Ces lois divisent le Tchad », déclare sans détour le Professeur Hassan. Il s’inquiète particulièrement de la répartition inéquitable des sièges parlementaires qui, selon lui, favorise le 4 provinces du grand nord, le Borkou, l’Ennedi Est et Ouest et le Tibesti au détriment du Centre et du Sud, exacerbant ainsi les clivages existants. « La représentation nationale doit être équitable par rapport à la démographie, sinon elle devient injuste », ajoute-t-il, rappelant que les députés sont censés représenter l’ensemble de la nation.
L’ex ministre de la justice a critiqué fermement l’approche du gouvernement, qui semble orientée vers la consolidation d’une majorité qualifiée à l’Assemblée nationale, ce qui pourrait, à terme, mener à des modifications constitutionnelles dangereuses pour la survie du Tchad en tant qu’État uni, a-t-il relevé. « On ne gouverne pas sur des montagnes ou des cours d’eau, mais sur des êtres humains », insiste-t-il, appelant le Président Mahamat Idriss Deby Itno à reconsidérer ces réformes.
Pour finir, l’analyste lance un appel urgent à la retenue, exhortant les autorités à retirer ces lois qu’il estime nocives pour l’unité et la cohésion sociale. « Il faut retirer ces lois qui divisent. Les tchadiens sont assez déjà divisés », affirme-t-il, soulignant que l’objectif premier des dirigeants doit être la préservation de l’unité nationale et non la conservation du pouvoir ou la fragilisation de l’unité et de la cohésion sociale.
Abderamane Moussa Amadaye
« Que le Tchad brûle, qu’il soit pillé, que vous soyez massacrés, l’essentiel est que je demeure Président du Tchad ». Au prochain mandat, MID sera réélu au suffrage indirect par les députés
L’égalité entre les êtres humains est un concept complexe qui a connu des significations multiples dans l’histoire :
L’égalité politique est le principe selon lequel tous les individus ont des droits en matière de participation politique, de représentation et d’accès aux institutions politiques. Cela signifie que chaque individu a le droit de voter, de se représenter aux élections, de participer aux processus démocratiques et d’être traité de manière légale et juste par les autorités politiques.
L’égalité civique est un principe à valeur constitutionnelle selon lequel la loi doit être la même pour tous. Les personnes dans la même situation doivent être traitées de la même manière.
L’égalité des chances est le droit de ne pas dépendre exclusivement de la chance. Elle cherche à faire en sorte que les individus disposent des mêmes opportunités de développement social.
L’égalité sociale est un droit qui promeut la reconnaissance de la parité devant la loi, c’est-à-dire l’égalité des chances et devant toute condition personnelle pour tous les individus. Le concept de « social » présente des conceptions différentes selon la culture et le pays. Au-delà de ces différences, l’égalité sociale poursuit le concept de justice sociale, qui considère que toutes les personnes doivent avoir les mêmes droits politiques et civils, et accéder à la protection sociale (éducation, santé et travail). Il est temps que le président garantie aux Tchadiens cette égalité pour apaiser la tention et l’unité du Tchad. Cette loi organique sans doute comme souligné le professeur pourrait avoir de répercussions sur la population du centre et du sud.