Dans les rues de N’Djamena et des principales villes du Tchad, des jeunes, souvent originaires d’Afrique de l’Ouest, se spécialisent dans la coupe des ongles, offrant leurs services pour une somme modique allant de 50 à 100 FCFA. Ce qui semble être une solution rapide et peu coûteuse à un besoin d’hygiène corporelle peut, en réalité, s’avérer dangereux pour la santé publique. Dr Mahamat Brahim Dahab, médecin généraliste au micro de Flash-Tchad, tire la sonnette d’alarme sur les risques sanitaires liés à cette pratique courante mais négligée.
Pour Dr Dahab, l’utilisation d’outils non stérilisés pour plusieurs clients représente un risque majeur de transmission de maladies infectieuses, telles que les mycoses, les verrues, et dans certains cas, des infections bactériennes graves, explique-t-il. Selon lui, les coupures ou blessures involontaires causées par ces instruments rudimentaires peuvent également conduire à des complications importantes, particulièrement si elles ne sont pas traitées adéquatement.
Le partage des outils de manucure et pédicure dans des conditions d’hygiène douteuses favorise la propagation de pathogènes. « Il est impératif que les instruments utilisés pour ces soins soient stériles, faute de quoi les clients risquent des infections sérieuses », insiste Dr Dahab. Bien que les risques de transmission de maladies comme le SIDA par cette voie soient faibles, d’autres infections transmissibles par contact, telles que l’hépatite, ne doivent pas être sous-estimées.
Pour minimiser ces risques, le médecin recommande l’utilisation d’outils de manucure et de pédicure personnels et à usage unique, ainsi que l’application systématique de désinfectants avant et après chaque utilisation. Une telle vigilance pourrait limiter la propagation de maladies dans un contexte où l’hygiène reste un défi quotidien. Si la coupe des ongles dans les rues semble offrir une solution accessible à une large frange de la population, elle représente aussi un danger insidieux. Selon Dr Dahab, les autorités sanitaires et la population doivent prendre conscience de l’importance de pratiques plus sûres pour garantir la santé de tous.
Abderamane Moussa Amadaye