Facebook affiche des notifications à ses utilisateurs français, en leur suggérant de payer quelques euros par mois pour ne plus collecter leurs données personnelles. Se gardant de préciser qu’il est possible de ne plus être pisté… gratuitement.
Selon nos confrères de BFMTV, depuis quelques heures, Facebook affiche à certains utilisateurs français un message lors de l’ouverture de l’application ou du site sur ordinateur. La plateforme propose de payer un abonnement de 7,99 euros par mois soit 5 200 FCFA (ou 5,99 euros par mois soit 3900 FCFA sur ordinateur) pour profiter de la plateforme sans la moindre publicité ou de continuer à utiliser le service gratuitement, tout en acceptant la publicité.
Cela remonte sur un conflit qui oppose Facebook aux autorités européennes depuis de longues années. Selon la loi européenne (RGPD), le réseau social doit demander un consentement libre et éclairé à tout utilisateur avant de pister son activité en ligne – par exemple sur des millions de sites de e-commerce pour lui afficher de la publicité ciblée. Un consentement que Facebook et Instagram (filiales de Meta) n’ont jamais souhaité collecter.
Fin 2023, Facebook avait tenté de contenter les autorités en proposant la possibilité de refuser d’être pisté… à condition de payer plusieurs euros par mois. Déjà, la notification proposant ce nouvel abonnement qui supprime par ailleurs tout affichage de publicité avait fait réagir de nombreux internautes, craignant de voir disparaître la version gratuite de Facebook à l’avenir, a indiqué la même source.
Toujours selon la source, une option qui n’a finalement pas convaincu l’Union européenne, qui a rappelé à Facebook son obligation de mettre fin à ce pistage gratuitement, en proposant tout simplement une version du réseau social s’appuyant sur de la publicité non ciblée. Ce qu’a finalement accepté Facebook le 12 novembre dernier, à contrecœur: la publicité non ciblée est en effet moins rentable pour la plateforme que la publicité ciblée, vendue plus chère.
Facebook affiche étonnamment un message laissant penser à l’utilisateur qu’il n’existe toujours que deux choix, payer et faire disparaître la publicité, ou ne pas payer et voir s’afficher de la publicité ciblée, basée sur ses données personnelles.
Après l’Europe, cette nouvelle décision pourrait-elle arriver en Afrique?
Noël Adoum