La capitale malienne, Bamako, est en pleine transformation symbolique. Près de 25 lieux, parmi lesquels des boulevards, avenues, places publiques et établissements, ont vu leurs noms modifiés. Une initiative portée par les autorités de la transition depuis les récents bouleversements politiques qu’a connus le Mali.

Ces changements visent à rompre avec des symboles de l’histoire coloniale française et, dans certains cas, à refléter les évolutions géopolitiques récentes. L’avenue Cedeao, du nom de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, est désormais appelée avenue de l’AES (Alliance des États du Sahel). Cette nouvelle appellation fait référence à l’alliance formée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger, trois pays dirigés par des régimes militaires depuis les coups d’État survenus entre 2020 et 2023.

Les noms des figures de l’administration coloniale française disparaissent progressivement des rues de Bamako. Ainsi, la rue Faidherbe devient rue Mamadou Lamine Dramé, un héros de la résistance. La rue Brière de L’Isle est rebaptisée rue Banzoumana Sissoko, tandis que la rue Archinard devient rue El Hadj Cheick Oumar Tall, en hommage à de grandes figures historiques africaines. Par ailleurs, l’avenue Ruault porte désormais le nom du capitaine Sékou Traoré, un hommage à une figure nationale.

Au-delà des rues, d’autres lieux clés de Bamako changent également de nom. La place du Sommet Afrique-France, située sur la route de l’aéroport, devient la place de la Confédération des États du Sahel. Ce changement reflète la volonté des autorités militaires de s’éloigner des anciennes influences et de réaffirmer une identité africaine ancrée dans la coopération régionale.

Ouédraogo Mohamed, Bamako-Mali, flahtchad.com

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