Les violences de ces trois derniers jours au Mozambique, où l’opposition manifeste contre la victoire proclamée du parti au pouvoir aux élections d’octobre, a fait 125 morts, selon une ONG locale, et l’opposition ne donne aucun signe d’essoufflement.
Mardi, le gouvernement avait fait état de 21 morts lors des premières 24 heures d’émeutes dans plusieurs grandes villes de Mozambique, après la confirmation de la victoire du parti au pouvoir, le Frelimo de Daniel Chapo, depuis l’indépendance en 1975, avait gagné l’élection présidentielle avec 65,17% des voix par le conseil constitutionnel.
L’évasion de 1500 détenus de la grande prison de haute sécurité de la capitale Maputo mercredi a également fait 33 morts parmi les prisonniers évadés, selon le chef de la police, dans des affrontements avec les gardiens.
Mais Plataforma Decide, une ONG à la réputation sérieuse et dont les décomptes sont repris régulièrement par Amnistie internationale et d’autres ONG internationales, a comptabilisé un total de 125 morts sur l’ensemble du pays.
selon cette ONG, le bilan depuis le début des manifestations qui ont suivi le scrutin du 9 octobre fait état de 252 morts, dans un pays qui n’avait pas connu de telles violences depuis la fin de la guerre civile, hormis les exactions commises par des groupes armés djihadistes dans le nord.
La plupart des décès sont comptabilisés autour de Maputo, les provinces du nord, notamment Nampula où l’opposition est forte, ainsi qu’autour de Beira (Centre), la deuxième ville du pays. Plus de 4000 personnes ont été arrêtées depuis octobre dans le cadre de ces manifestations violentes, dont 137 sur les trois derniers jours, selon Decide.
«Nos manifestations visent le Conseil constitutionnel, la commission électorale, le parti Frelimo lui-même, qui sont les responsables de la fraude électorale», a affirmé l’opposant qui revendique la victoire dans son message diffusé sur les réseaux sociaux.