Par une conférence de presse animée vendredi 16 mars 2024, la coalition «Nous le peuple» a condamné sans réserve le meurtre du président du parti socialiste sans frontière (PSF), Yaya Dillo Djerou Betchi. La coalition s’est indignée  de l’indifférence de la communauté internationale suite aux évènements du 28 février et appelle au report des élections.

Moussay Avenir De La Tchiré, porte-parole de cette coalition a condamné sans réserve le meurtre de l’opposant Dillo et le silence de la communauté internationale. Il estime que ce meurtre suivi par le rassage du bâtiment abritant le siège est «une manœuvre de dissimulation des preuves matérielles qui pourraient intéresser l’enquête annoncée en pompe depuis l’étranger», dit-il . Il poursuit que «cette succession d’événements macabres laisse transparaître une indubitable programmation autour de cette tragédie». La coalition par la voix de son porte-parole acte son accord pour une enquête internationale indépendante mais dit inquiet quant à la sincérité du gouvernement tchadien. «Tout en marquant notre accord pour une enquête internationale indépendante, nous craignions qu’elle soit une œuvre à la solde des vrais instigateurs, du sort réservé à Yaya Dillo, qui semblent être bien au-dessus du pouvoir d’Etat», explique M. Avenir. Il a également fait part des impacts de la hausse des prix des hydrocarbures. Il estime que cette hausse accroit la misère en cette période de canicule où l’eau et l’électricité deviennent des denrées rares. Il a indiqué que la gratuité d’eau et d’électricité faite par le gouvernement qui ne profite à peine à 8% de la population, «est une escroquerie d’État ambiante ». Il précise que, «du fait du manque d’électricité, le prix d’une barre de glace varie entre 5000 et 6000 francs à N’Djaména et entre 7000 et 8000 francs dans les provinces. C’est une situation très grave surtout en cette période de ramadan où le besoin en glace et en eau est accru. C’est bien dommage d’observer le mois de ramadan le plus catastrophique de l’ère pétrolière du Tchad. C’est simplement inadmissible», a-t-il relevé au passage.

Sur les élections de mai prochain, le porte-parole de la coalition exige leur report. Il justifie cette exigence par le fait «qu’une mascarade électorale en violation des dispositions pertinentes de la charte de la démocratie et des élections de l’Union africaine», préparée par les autorités de transition. Il indique que la charte de la démocratie de l’union africaine interdit aux dirigeants d’une transition d’être candidats aux élections. Il précise aussi que le fichier électoral est «notoirement corrompu et dont la mise à jour a été savamment sabotée, des institutions farfelues, avec à leur tête des personnalités controversées, sont mises en place pour organiser une mascarade jamais vue au Tchad», dit-il. A ce titre, la coalition exige du gouvernement le report pur et simple de ces élections et l’ouverture d’un dialogue véritablement inclusif qui débouchera sur un processus plus sérieux et accepté par tous. «A défaut, le climat actuel est loin de garantir une fin apaisée à cette transition si elle en est une», a déclaré M. Moussay.

Enfin la coalition appelle le peuple à un éveil de conscience collective pour défendre sa dignité, «car la résignation n’apporte pas autre chose que l’accroissement de sa misère», conclut le porte-parole de cette coalition.

Abderamane Moussa Amadaye

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