Dans un élan de solidarité pour l’autonomisation socio-économique des détenus au Tchad, le projet d’appui à l’autonomisation socio-économique des détenus (PASDT), financé par la coopération suisse, a été officiellement lancé ce 1er juin 2025, à la maison d’arrêt d’Amtiman. Reportage.

Ce projet, mis en œuvre par l’ONG Guera Touristique, vise à offrir aux détenus des compétences pratiques en couture et maroquinerie dans des centres pénitenciers de quatre villes du Tchad. Le Directeur de la maison d’arrêt d’Amtiman Issakh Zakaria Adam, a relevé  l’importance de cette initiative, qui pour lui, cette session de formation revêt une importance capitale qui s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par les hautes autorités en matière de réinsertion sociale, conformément à l’esprit de la loi n°19/PR/du 28 juillet 2017 portant régime pénitentiaire, notamment dans les dispositions de son article 62.

Le Secrétaire Général de la commune d’Amtiman Abba Hassan Ousmane, a exprimé son soutien au projet soulignant que, «le PASDT répond à un besoin fondamental, redonner une chance, une dignité et un avenir à nos frères et sœurs en détention». Pour lui, former ces détenus à un métier noble comme la couture et la maroquinerie, c’est leur offrir une voie vers l’autonomie, la réinsertion et la valorisation personnelle. C’est aussi poser les jalons d’une société plus inclusive, plus juste et plus solidaire, a-t-il déclaré.

Un détenu du nom Abdoussalam Chiguefat, a également livré son témoignage, «j’ai deux ans ici, mais je n’ai jamais vu une institution venir ici. Ce projet est une chance unique pour nous de nous former et de nous préparer à notre retour dans le monde actif après notre peine»

Le chef du projet PASDT Jonathan Bondjos souligne que ce programme contribue à l’insertion sociale des détenus car il permet aux détenus d’être formés et de trouver un peu d’argent pour acheter des choses dont ils ont besoin.

Le Président du tribunal de première instance de la ville d’Amtiman, Nanbe Riarai Eric a déclaré que le Tchad, à l’instar des autres pays du monde, doit adopter des stratégies pour la sécurité sociale. «La prison n’est pas faite seulement pour corriger les erreurs, c’est aussi un lieu de prise de conscience sur la faute commise afin de changer de comportement». Il ajoute, «nous avons reçu des matériels et équipements de formation dans les deux domaines, ce qui est sans précédent dans notre maison d’arrêt». Considérés comme des personnes oubliées, les détenus ont également le droit à une vie après la détention, Car le fait de les former à des métiers d’avenir contribuera à réduire le vandalisme et aidera à pallier le chômage des jeunes, dit-il. «La prison n’est pas une fin en soi, vous n’êtes là que pour un moment. Comme le dit l’adage : être en prison est le plan de Dieu pour vous épargner du pire», a-t-il conclu.

Notons que ce projet représente une lueur d’espoir pour les détenus et souligne l’importance de leur réinsertion dans la société, tout en favorisant un avenir meilleur pour tous.

Idriss Mamadou Brahim, Amtiman-Flashtchad.com

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