
Dans les rues d’Abéché, la moto-tricycle, plus connue sous le nom de « Barbara », est devenue omniprésente. Longtemps utilisée dans les zones rurales à des fins agricoles, elle s’impose aujourd’hui comme un véritable outil de survie pour une jeunesse urbaine confrontée au chômage.
Facile d’accès, ne nécessitant ni diplôme ni formation technique poussée, la moto-tricycle permet à de nombreux jeunes de se lancer dans des activités génératrices de revenus comme le transport de marchandises, la livraison de sable, de briques ou encore petits déménagements.
Mawloud Izadine témoigne,
« avant, je traînais dans le désert, précisément sur le site d’orpaillage de Kouri 35, sans rien gagner. J’y ai passé trois ans. À mon retour à Abéché, j’ai pu louer un tricycle. Aujourd’hui, je travaille chaque jour. Je transporte du sable, des briques ou des marchandises pour les commerçants. Cela me permet de gagner ma vie dignement », dit-il.
Pour d’autres, la moto-tricycle est même un tremplin vers une stabilité financière durable. Abakar Mahamat Adam, un autre jeune conducteur, raconte fièrement, « grâce à cette activité, j’ai pu acheter un terrain à la sortie de la ville. Depuis deux mois, j’ai même entamé la construction de ma maison. C’est un rêve qui commence à devenir réalité », a-t-il confié.
La moto-tricycle est bien plus qu’un simple engin motorisé. Elle représente une solution concrète contre la précarité urbaine et devient un véritable levier d’autonomisation. Certaines ONG et initiatives locales soutiennent d’ailleurs son acquisition pour accompagner l’insertion économique des jeunes.
À Abéché, la moto-tricycle incarne l’espoir d’une jeunesse débrouillarde, résiliente et déterminée à s’en sortir par ses propres moyens. Un outil à valoriser et à encadrer pour bâtir une économie locale plus inclusive.
Ahmat Abderaman Kikigne, Abéché, Flashtchad.com