En prélude du Forum Africain sur les Politiques de l’Enfance (ACPF), la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD) organise du 16 au 17 juin 2025 un symposium sur le lien climat-conflit et son impact sur la vie des enfants au Sahel. Reportage.

Placé sous le thème, «climat et conflits: l’impact sur la vie des enfants au sahel», le forum a vu la présence de plusieurs participants membres de la CEN-SAD, venus de différents pays d’Afrique. Le Secrétaire Exécutif du CEN-SAD, S.E. Ado Elhadji Abou relève que le Sahel est une région résiliente, mais qui doit également faire face à d’importants défis. Dans les 25 États membres de la CEN-SAD, le changement climatique fait des ravages à savoir, les sécheresses assèchent les rivières, les inondations détruisent les habitations et la hausse des températures menace les moyens de subsistance, a-t-il déploré. Ces perturbations alimentent les conflits pour l’accès à des ressources rares, provoquent des déplacements de population et fragilisent encore davantage la région. Il poursuit, «nos enfants, qui représentent près de la moitié de notre population, portent le plus lourd fardeau. Les filles sont confrontées au mariage précoce ou aux tâches domestiques, les enfants handicapés luttent pour avoir accès aux services de base, et des millions d’entre eux sont privés d’éducation ou de sécurité. Cette crise exige que nous agissions de toute urgence».

Dans son discours d’ouverture la Ministre d’État en charge de la Femme et de la Protection de la Petite Enfance Amina Priscille Longoh, a déclaré qu’au Tchad, les enfants rêvent d’aller à l’école, de jouer en toute sécurité et de grandir en se projetant dans un avenir plein de promesses. Mais aujourd’hui, ces rêves sont menacés. Elle souligne que le changement climatique pose de nombreux défis parmi lesquels, des sécheresses qui réduisent les terres fertiles en poussière, des inondations qui emportent les maisons et des températures en hausse qui menacent les récoltes et le bétail.

La Ministre d’Etat en charge de la femme estime que près de 500.000 enfants ont été déplacés au Tchad et 1,9 million d’entre eux souffrent de malnutrition aiguë. Face à la menace de Boko Haram, les forces de sécurité, en collaboration avec la Force multinationale mixte, ont renforcé la protection dans les zones vulnérables, tandis que le ministère travaille avec des partenaires pour réintégrer les enfants anciennement associés à des groupes armés, leur offrant un soutien psychosocial et une formation professionnelle pour reconstruire leur vie. Le ministère dit avoir renforcé les systèmes de protection de l’enfance, en formant les travailleurs communautaires à identifier et à soutenir les enfants exposés au risque d’exploitation, notamment les filles susceptibles d’être mariées de manière précoce et les garçons susceptibles d’être enrôlés dans des groupes armés.

Adoum Conseiller

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