L’armée française invitée à plier bagage en Côte d’Ivoire et au Sénégal

Les présidents de la Côte d’Ivoire et du Sénégal ont annoncé la nuit du 31 décembre 2024 le retrait des troupes françaises de leurs pays dès janvier 2025. Une décision qui marque un nouveau chapitre dans la coopération militaire entre la France et ses anciennes colonies africaines.

Le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé, lors de son discours à la nation, que l’armée française quittera la Côte d’Ivoire dès janvier 2025. « Nous avons décidé du retrait concerté et organisé des Forces Françaises en Côte d’Ivoire », a-t-il déclaré. Le camp du 43e BIMA à Port-Bouët, Abidjan, sera rétrocédé aux Forces Armées de Côte d’Ivoire, marquant la fin d’une présence militaire française qui a duré plusieurs décennies.

Le même jour, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a également annoncé la fin de la présence militaire étrangère au Sénégal à partir de 2025. Ces deux décisions font suite à une dynamique de retrait des forces françaises, déjà amorcée dans d’autres pays africains, tels que le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, où la France a été surprise par la fin de ses opérations.

Pour l’analyste politique Hamza Ahmat, ce retrait est « une évolution attendue et voulue par les africains ». Selon lui, « les pays africains doivent désormais assumer leur propre sécurité, en comptant sur leurs propres forces armées et en forgeant des alliances stratégiques fiables pour faire face aux menaces terroristes. » Il souligne que, contrairement à la situation au Sahel, où la France a été prise de court, ces décisions en Côte d’Ivoire et au Sénégal ne sont pas un choc. Elles s’inscrivent dans un contexte de renouveau où les nations africaines aspirent à une plus grande autonomie dans la gestion de leur sécurité. Le renforcement des capacités locales, couplé avec des partenariats stratégiques, pourrait désormais offrir une alternative viable aux anciennes puissances coloniales, a estimé l’analyste. L’Afrique, conclut, M.Hamza, doit regarder vers l’avenir, en construisant une solidarité régionale plus forte.

Akhouane Soussé