Dans le cadre du Projet d’Appui à l’Autonomisation Socio-économique des Détenus (PASDT), financé par la coopération suisse et mis en œuvre par l’ONG Guera Touristique, les formations en couture et maroquinerie ont été récemment lancées à la maison d’arrêt d’Am-timan. Le projet se poursuit dans d’autres provinces comme le Guera et le Batha, notamment aux maisons d’arrêt de Mongo et d’Ati. Reportage.

Le Directeur de la maison d’arrêt de Mongo Abaina Baina Djarma, a souligné l’importance de ces formations, «Je demande aux bénéficiaires d’être disponibles et d’apprendre avec beaucoup d’intérêt, car vous pouvez être dépossédés de tout, mais ce qui est dans votre cerveau reste un acquis», a-t-il déclaré. «Les établissements pénitentiaires doivent jouer un rôle dans la transformation des mentalités», a indiqué le Directeur de la maison d’arrêt d’Ati Mahamat Adoum Hassan Nimir, avant d’encourager les apprenants à prendre ces formations au sérieux afin de garantir leur réinsertion dans leurs familles respectives à la fin de leur peine.

Le Coordonnateur de l’ONG Guera Touristique Hassan Abdoulaye Moussa a mis en lumière le droit des détenus à une vie après la prison, déclarant que, «Nul n’est parfait dans ce bas monde. Ils sont souvent considérés comme des personnes oubliées, mais les détenus ont le droit à une vie après la prison. Notre objectif est de couvrir toutes les 42 maisons d’arrêt du Tchad pour aider les détenus à leur réinsertion sociale sur le marché national de l’emploi».

La Maire adjointe de la commune d’Ati, Achta Abdoulaye a souligné que, «le PASDT répond à un besoin fondamental, celui de redonner une chance et un avenir prospère aux détenus». Elle a encouragé les bénéficiaires à saisir cette opportunité comme un nouveau départ et a appelé à pérenniser et élargir ce programme dans les années à venir. «Nous remercions tout le monde de nous avoir donné l’espoir de revenir dans le vrai monde. Apprendre de nouveaux métiers est une chance unique pour nous», a témoigné Abdelkerim Issa, détenu de la maison d’arrêt de Mongo.

Le président du tribunal de première instance par intérim de Mongo, Mahamat Hamid Daouda, a rappelé l’historique du projet précédent initié par l’ONG Guera Touristique a laissé entendre que, Ce type de projet de création de métiers est spécifique aux actions menées par les organisations partenaires de l’État. «La prison n’est pas une fin en soi. Vous êtes là pour un moment, et même les prophètes ont connu l’emprisonnement, comme Joseph. Tant qu’il y a de la vie, il y a toujours de l’espoir», a-t-il déclaré. Même son de cloche pour le président du tribunal d’Ati Allonava Mangambi Emmanuel,, «la formation aux métiers d’avenir contribue à réduire le vandalisme et à lutter contre le chômage des jeunes. Car ce projet s’inscrit parfaitement dans la politique de développement humain et social prônée par le président de la République du Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno».

Ces formations en couture et maroquinerie représentent donc une initiative prometteuse pour l’autonomisation des détenus au Tchad, leur offrant des compétences utiles pour leur réinsertion sociale et professionnelle.

Idriss Mamadou Brahim, Ati-Flashtchad.com

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