Depuis un moment, les communiqués de la mairie centrale de N’Djamena traduisent une volonté manifeste d’agir. Le maire actuel apparaît comme un homme dynamique et compétent. Toutefois, cette volonté de tout faire rapidement, sans planification solide, risque de compromettre l’efficacité de ses actions et de peser négativement sur le bilan de son mandat.

Aujourd’hui, il faut le reconnaître : N’Djamena donne l’image d’une ville à l’abandon. Rien de significatif n’a été réalisé en matière d’assainissement urbain. Les déchets solides et liquides s’accumulent, les eaux usées sont rejetées sans contrôle, et les risques sanitaires deviennent de plus en plus préoccupants.

Il est donc impératif de mettre en place un comité de pilotage chargé de définir une nouvelle stratégie de gestion des déchets urbains. Cette structure permettrait d’élaborer des solutions à long terme, intégrant la participation citoyenne, les experts, les OSC, et les autorités locales.

Par ailleurs, selon les dernières prévisions satellitaires, de fortes pluies sont attendues cette saison dans la région sahélienne, même si le risque d’inondation reste moins élevé que l’année précédente. C’est l’occasion idéale pour repenser en profondeur le plan urbain de N’Djamena, au lieu de se contenter de réponses ponctuelles et réactives. L’histoire de l’inondation a beaucoup durée, depuis 2017, on en parle.

Actuellement, tous les indicateurs de la ville sont au rouge :

✓La circulation routière est devenue anarchique, contribuant à une pollution de l’air alarmante.

✓Les déchets mal gérés s’accumulent dans les quartiers.

✓Les eaux usées exposent la population à des maladies graves.

✓La dégradation lente de certains types de déchets, dans notre contexte sahélien, aggrave les risques sanitaires, notamment les affections respiratoires.

Pour répondre efficacement à ces défis, plusieurs axes d’action sont nécessaires :

✓Créer un mécanisme local de collecte de fonds dédié à l’amélioration des services urbains.

✓Doter les organisations de la société civile (OSC) de moyens pour sensibiliser la population aux bonnes pratiques d’hygiène et de gestion des déchets.

✓Réglementer de manière stricte l’hygiène des produits alimentaires : contrôle des restaurants, réorganisation des marchés de légumes, viandes, poissons, etc.

La ville de N’Djamena mérite mieux que des actions précipitées et des solutions temporaires. Il est temps d’adopter une gouvernance urbaine réfléchie, participative et résolument tournée vers l’avenir.

Adoum Sinine Bari

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