Présidentielle au Cameroun: «l’heure est grave. Nous n’accepterons pas de nous faire voler notre victoire», candidat Tchiroma

Le candidat à la présidentielle du octobre 2025 au compte du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC), Issa Tchiroma Bakary qui revendique sa victoire n’entend pas abandonner son combat. Dans une adresse faite à ses compatriotes ce 22 octobre, il appelle à la mobilisation pour défendre sa cause alors que les résultats officiels ne sont pas encore proclamés  par le Conseil Constitutionnel.

Selon le Candidat Tchiroma, après la compilation des procès-verbaux issus des bureaux de vote et la vérification des représentations sur le terrain, il apparaît clairement que nous sommes sortis vainqueurs avec une marge écrasante et un score supérieur à 50% des suffrages exprimés. Il appelle le président sortant à faire preuve de courage, d’humilité et au nom de la démocratie et des us et coutumes, à le féliciter et lui notifier sa disponibilité à organiser une transition heureuse.

Mais malgré tout, «sans arrière-pensée et de bon cœur, ma main reste tendue pour une transition pacifique», a-t-il déclaré, soulignant deux leviers faisant de lui, le Président de la République, légal et légitime, a-t-il lancé. Pour lui, «si le Conseil constitutionnel proclame les résultats falsifiés et tronqués, il se rendra complice d’une forfaiture car le peuple camerounais dans son immense majorité n’acceptera jamais la validation par le Conseil constitutionnel de la falsification et du bourrage des urnes à une échelle historique tel que cela est porté à la connaissance du monde entier. Le peuple ne se laissera pas faire. Le peuple est déterminé à se battre face à un régime autiste à la souffrance et aux difficultés du peuple confronté à un désarroi d’un lendemain incertain. Ce peuple qui se trouve le dos au mur n’aura pas de choix que de prendre en main son destin et d’aller chercher cette victoire partout où elle se trouve», a alerté le candidat Tchiroma.

Le Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC) dit prendre à témoin la communauté internationale et les pays voisins. «D’autres peuples qui se sont retrouvés dans une situation comparable ou analogue à la nôtre, ont résolument pris leur destin en main et ont fait ce qui devait être fait […] A nos compatriotes du nord, du sud, de l’est et de l’ouest, partout où vous vous trouvez dans le monde ayant présent à l’esprit la nécessité de protéger et de promouvoir notre nation comme un seul homme nous allons-nous lever pour marcher, pour protester la main dans la main, dans l’amitié, la fraternité, et nécessairement dans la durée. Nous viendrons à bout de cette oligarchie prédatrice qui confisque nos libertés, nous réduit à la pauvreté, à la mendicité», a lancé Issa Tchiroma.

Selon lui, ce régime a fait de la peur et de la menace des instruments de domination et de confiscation de leurs libertés. Le FSNC réitère son engagement à se tenir au sein du peuple, pour la construction, pour la poursuite victorieuse de cette bataille qui ne prendra fin qu’avec la récupération de sa victoire. S’adressant aux forces de défense et de sécurité, «cette lutte que nous menons c’est également votre lutte. N’acceptez jamais de retourner vos armes contre votre propre peuple. La souffrance qu’endure le peuple est aussi votre souffrance. N’obéissez jamais à un ordre dont l’objet est la violence ou la suppression de la vie d’un des vôtres».

Toujours selon lui, «l’heure est grave. Nous n’accepterons pas de nous faire voler notre victoire. S’ils préfèrent menacer la sérénité et la paix du pays, plutôt que d’admettre la défaite, nous répondrons par la détermination pacifique du peuple». Il invite tous les camerounais à sortir comme un seul homme dans la paix, dans l’amour de la patrie afin de marcher pour la libération et pour la revendication de sa victoire.

Noël Adoum