Les grosses pluies de cette année au Tchad en général et dans la capitale tchadienne, N’Djamena en particulier ne sont pas sans conséquences. Inondations par-ci, impraticabilité des routes par-là, s’ajoute à celà la moisissure, communément appelé «nadda», en arabe local tchadien. Plusieurs murs de maisons se sont transformés en un véritable terrain fertile pour un envahisseur silencieux mais redoutable. Avec des niveaux d’humidité atteignant des sommets, les habitations et les bâtiments publics dans la capitale voient leurs murs se couvrir d’une flore indésirable. Cette prolifération, bien plus qu’une simple nuisance esthétique, peut poser de sérieux problèmes de santé publique a indiqué l’infirmier Mahamat Moustapha Ahmat Ahidjo.

La moisissure, un type de champignon microscopique, se développe rapidement dans des environnements humides et mal ventilés. À N’Djamena, où les pluies abondantes et régulières saturent l’air d’humidité, les conditions sont idéales pour sa propagation. Les logements précaires, souvent construits avec des matériaux peu résistants à l’eau, et l’absence de systèmes efficaces de drainage, aggravent la situation. Les spores de moisissures, invisibles à l’œil nu, se répandent dans l’air, colonisant les surfaces des murs en quelques jours à peine. Rendant les habitations non seulement humides mais aussi dégagent un odeur nauséabonde à l’intérieur des chambres, laissant des tâches sur les murs ou même les tapis et les plafonds ou encore les tables en bois dans les cuisines.

La présence de moisissures dans les habitations n’est pas sans conséquences pour la santé des résidents, explique M. Ahidjo, infirmier à la clinique Carim de N’Djamena. Pour l’infirmier Ahidjo, la moisissure créee des problèmes respiratoires, tels que l’asthme et les infections pulmonaires, en particulier chez les enfants et les personnes âgées. « La moisissure libère des spores et des composés organiques volatils qui peuvent déclencher des réactions allergiques et aggraver les conditions respiratoires existantes », dit-il.

Brice Kamdeu, ingénieur de nationalité camerounaise propose des mesures préventives rigoureuses pour en limiter l’impact.

Selon lui, il est essentiel d’assurer une ventilation adéquate au sein des habitations pour réduire l’humidité ambiante, souvent à l’origine de ces moisissures. Il préconise également de réparer sans délai les infiltrations d’eau qui favorisent leur apparition. Outre l’utilisation de produits anti-moisissure, il conseille de maintenir une température et un niveau d’humidité appropriés, tout en veillant à nettoyer régulièrement les surfaces susceptibles d’être contaminées. Il indique que ces mesures peuvent protéger l’intégrité des bâtiments, mais aussi la santé des occupants, souvent compromise par l’exposition prolongée à ces champignons microscopiques.

Abderamane Moussa Amadaye

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