Par deux arrêtés rendus public ce 26 juin 2025, le gouvernement tchadien a interdit la coalition des actions citoyennes Wakit Tamma section politique et le mouvement citoyen le Temps, trois jours après leur appel à la démission du gouvernement. Cette décision est assortie de la dissolution de deux ssociations.

72 heures après une déclaration conjointe appelant à la démission du gouvernement suite aux récents affrontements ayant causé plusieurs morts à l’Est et au Sud du pays, les autorités tchadiennes ont interdit les activités de deux plateformes citoyennes et dissous deux organisations de la société civile.

Par un arrêté en date du 26 juin 2025, le ministre d’État en charge de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, Limane Mahamat, a interdit sur toute l’étendue du territoire national les activités du Mouvement Citoyen Le Temps et de la coalition des actions citoyennes Wakit Tama section politique. Le gouvernement justifie cette décision en affirmant que ces structures sont des regroupements informels non légalement constitués.

Dans un autre arrêté, il a été procédé à la dissolution de deux associations, notamment l’Association des Jeunes pour l’Animation et le Développement Rural (AJADR) et la Coordination Nationale des Jeunes pour la Paix et le Développement au Tchad (CONAJEPDT). Ces dernières sont accusées d’avoir enfreint les articles 35 et 38 de l’ordonnance de 2018 régissant les associations, en menant des activités jugées contraires à l’ordre public et à la sécurité de l’État.

L’avocat Me Alain Kagonbe n’a pas tardé à réagir. Il dénonce une atteinte grave aux libertés fondamentales.
« De quelle autorisation une simple plateforme a-t-elle besoin avant de fonctionner ? Depuis quatre ans, ces plateformes citoyennes fonctionnaient sans autorisation parce qu’elles ne sont ni des associations, ni des partis politiques. Nous assistons à un retour vers une dictature implacable, hostile à toute liberté d’expression et d’opinion. Triste. », a-t-il écrit sur sa page Facebook officielle.

Depuis plusieurs mois, des acteurs de la société civile et des partis politiques dénoncent un durcissement progressif de l’espace civique. Pour eux, le pays fait face à un recul démocratique inquiétant.

Abderamane Moussa Amadaye

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