Dans une déclaration conjointe publiée ce mardi 10 décembre 2024, la Ligue tchadienne des droits de l’homme (LTDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) informe que 10 victimes viennent de déposer une plainte auprès des tribunaux de N’Djamena contre une vingtaine de hauts responsables civils et militaires en fonction pendant la transition afin qu’ils soient poursuivis et traduits en justice pour leur implication dans ces massacres. Reportage.

Suite à la commémoration de la journée internationale des droits humains, les victimes du 20 octobre appellent la justice tchadienne à ne pas fermer les yeux sur ces atrocités et à mener des enquêtes indépendantes et impartiales pour établir la vérité, déterminer les responsabilités, et fournir une réparation aux victimes. « Elles se réservent le droit de saisir les instances compétentes de l’Union africaine et des Nations unies si elles n’obtiennent pas satisfaction ».

Le rapport publié par l’OMCT et la LTDH en avril 2023 a révélé que plus de 218 personnes ont été tuées, des dizaines de personnes torturées, des centaines blessées, plus de 1300 détenues arbitrairement et au moins 40 personnes disparues. « Depuis, aucune enquête judiciaire n’a eu lieu pour établir les faits, identifier les auteurs, les punir et octroyer des réparations aux victimes . Au contraire le Président de la transition a fait le choix de l’impunité en adoptant une loi d’amnistie générale », disent les organisations.

Selon les organisations, la plainte vise les plus hauts responsables civils et militaires de la transition qui à travers une Commission sécuritaire mixte placée sous le commandement du Premier Ministre de Transition Saleh Kebzabo et composée du Chef d’Etat-major Général des Armées (CEMGA), le Commandant de la Gendarmerie, le Commandant de la Garde Nationale et Nomades du Tchad (GNNT), le Directeur Général de la Police, et le Commandant de la Direction Générale des Services de Sécurité des Institutions de l’État (DGSSIE) ont planifié, coordonné et ordonné l’intervention de toutes les formations militaires et paramilitaires particulièrement à N’Djamena, Moundou, Doba, Koumra, Sarh, etc. « De nombreux survivants qui portent encore les séquelles physiques et psychologiques de cet usage excessif et disproportionné de la force, ont déposé une plainte pour torture, tentative d’assassinat, tentative de meurtre, séquestration, arrestation et détention arbitraire, coups et blessures volontaires, et détention dans un lieu non officiel ».

Enfin, les organisations appellent la communauté internationale à ne pas rester silencieuse face à ces atrocités et à soutenir la quête de justice et de vérité du peuple tchadien.

Noël Adoum

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