N’Djamena, la cité capitale du pays de Toumaï, manque cruellement d’espaces verts publics. Cette carence affecte la qualité de vie de ses habitants, confrontés à des températures pouvant atteindre 46°C. Les rares parcs et jardins existants sont mal aménagés et ne répondent pas aux besoins d’une population urbaine croissante.

Les espaces verts sont essentiels pour réguler la température, améliorer la qualité de l’air et promouvoir le bien-être social. Toutefois, à N’Djamena, ces zones de détente et de loisirs en plein air sont quasi inexistantes. Une situation qui déplaît à Ahmat Oumar, étudiant. «Je trouve cette situation insultante. Au 21e siècle, une capitale qu’on veut faire la vitrine de l’Afrique ne dispose pas des espaces verts publics de confort. Alors que l’État dispose de plusieurs reserses qui sont attribuées souvent à des généraux. C’est injuste, avec cette suffocante chaleur, couplée de délestage, nous n’avons pas un eu lieu bien aéré pour se détendre et aspirer du bon air», a-t-il relevé. Il interpelle les autorités à agir pour une écologie scène dans la ville de N’Djamena. «Nous interpellons la mairie et l’Etat a y pensé sérieusement ». Cet avis est partagé par Allaramadji Josué, géographe de formation. Il estime que l’espace vert public n’est pas un luxe mais une obligation. «Les espaces verts publics sont essentiels pour la santé mentale et physique des citoyens, la biodiversité urbaine et la qualité de l’air. Ils devraient être accessibles à tous, car ils contribuent à créer des environnements urbains plus agréables et durables», dit-il. Pour lui, «la ville de N’Djamena, sans les espaces verts publics, ressemble à une campagne des nomades perdu au milieu de désert».

Abdelmadjid Ali Ahmat, ingénieur urbaniste, souligne que «l’espace vert ouvert au publics est important et devrait être pensé à l’échelle de chaque quartier, si non de chaque secteur du quartier», dit-il. Il indique que ces espaces offrent des îlots de fraîcheur et des lieux de convivialité.  L’ingénieur urbaniste mentionne également leur potentiel économique, comme points de développement pour les petits commerces, l’économie et contribue à la réduction de chômage.

M. Abdelmadjid plaide pour une intégration rigoureuse des espaces verts dans la planification urbaine. Il insiste sur la nécessité de protéger ces zones des appropriations illégales et de prévoir des budgets pour leur entretien régulier. Selon lui, le foncier disponible pourrait être mobilisé pour créer des espaces verts, à condition que le gouvernement manifeste une volonté politique ferme.

Abderamane Moussa Amadaye

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