Dans certains marchés de la capitale tchadienne, il est devenu de plus en plus difficile pour les commerçants et les usagers de disposer de pièces de monnaie, indispensables pour les courses de tous les jours et les petites transactions dans des marchés de vivres et boutiques des differents quartiers. Reportage.
Depuis quelques semaines, la raréfaction des pièces de monnaie est constatée sur plusieurs marchés de la capitale tchadienne et fait grand bruit sur les lèvres des commerçants et des clients. Dès qu’un client se pointe devant un commerçant ou un conducteur de bus inter urbain, c’est la question suivante qui l’accueille, «avez-vous de la monnaie ?» Suite à la pénurie de pièces de monnaie, la population exprime son ras-le-bol et la difficulté de commercer.
Hamza Mahmoud, commerçant au marché à mil, « la rareté des pièces de monnaie bloque énormément de transactions financières et certaines activités. Le matin, il est difficile d’emprunter un muni bus inter urbain car l’apprenti vous dit qu’il n’a pas de monnaie pour votre billet de 500 francs CFA. Au marché, c’est pareil».
Zenaba Abdelmadjid, ménagère rencontré au marché Al Djazira de Diguel Dinguessou, relève que la situation est tout aussi difficile, «c’est pas facile pour nous les acheteurs parce que quand vous partez par exemple dans un marché, que vous avez un billet par de 500 francs, vous faites des achats de 200 francs, le vendeur va vous dire qu’il n’a pas 300 francs. Donc on est obligé de faire des achats à 300 ou 350 fcfa pour qu’il nous rende l’addition en monnaie».
Un vrai calvaire pour Neloumta Viviane, vendeuse de gombo au marché Al Adala, «le marché ne passe pas. Maintenant pour que tu vendes il faut d’abord avoir les pièces de monnaies. Parce que la majorité vient avec des billets. Tu vas rendre la monnaie comment?», s’interroge t’elle. Une autre vendeuse de condiment regrette qu’à «cause de cette rareté de la petite monnaie, son chiffre d’affaires a baissé considérablement».
Dans le secteur des transports c’est aussi une autre galère, dit l’apprenti d’un muni bus bus appelé car, Djiddo Ousmane, «c’est difficile de trouver les pièces de monnaies. Souvent nous demandons d’abord les clients s’ils ont des pièces, avant de monter dans le bus.Il faut rembourser 300 ou 350 franc pour un billet de 500 FCFA. C’est qui rend le travail compliqué dans notre secteur».
Rappelons que la pénurie des pièces de monnaie impacte négativement l’activité commerciale au Tchad notamment les tables de commerce, moulins, pharmacies, marchés de vivres, aucun secteur n’est à l’abri. C’est toute une petite économie qui est ainsi mise à mal. A cela s’ajoute la disparition mystérieuse de pièce de 500F dans la ville.
Noël Adoum