
La paralysie du transport urbain observée ce mercredi 18 juin 2025 à N’Djamena, suite à la grève déclenchée par les conducteurs de minibus et de taxis, a bouleversé le quotidien des usagers. Face à l’absence de transports classiques, les motos-taxis ou « clandomans » ont rapidement pris le relais, multipliant les courses et les gains.
« C’était une journée exceptionnelle, j’ai fait en une matinée ce que je gagne en deux jours », jubile Oumar Issa, conducteur de moto-taxi. Souleymane Mbaïguinam, un autre « clando », ajoute, « Il y avait du monde partout. On n’a même pas eu le temps de souffler. »
En revanche, les clients n’ont pas vécu la même journée. Halima Abdallah, employée de maison, n’a pas caché son exaspération, « Ce matin, j’ai payé 800 francs pour un trajet qui coûte habituellement 150 francs. » Même son de cloche chez Jean-Benoît Ngaralbaye, un enseignant, « Trois déplacements en moto m’ont coûté une fortune. Les chauffeurs ont bien profité de la situation. »
Assia Djimrangar, vendeuse au marché de Dembé, soupire, « On dirait qu’on nous punit. Il faut marcher ou payer cher. »
La grève a été suspendue dans l’après-midi après qu’un délai d’un mois a été accordé à l’ARSAT pour répondre aux doléances des transporteurs, notamment la baisse du prix du carburant. Mais pour les N’Djaménois, cette journée a laissé un goût amer.
Noël Adoum