Le collectif des médecins en instance d’intégration à la fonction publique a organisé ce 11 juin 2024 un point de presse relatif à leur situation. Le collectif, par la voix de son porte-parole, Dr Mahamat Brahim Dahab exige des mesures immédiates et annonce une manifestation et des actions des grandes envergures pour se faire entendre.
Pour Dr Dahab, le système sanitaire souffre d’un déficit criard des médecins. «Les centres de santé à travers le pays, y compris nos plus grands hôpitaux, sont dépourvus de médecins. Les patients souffrent et meurent faute de soins médicaux adéquats. Comment peut-on tolerer qu’en pleine crise sanitaire, des médecins formés et prêts à servir soient laissés inactifs? Chaque jour qui passe sans notre intégration est un jour de souffrance supplémentaire pour nos compatriotes», a-t-il laissé entendre. Il poursuit, «Les épidémies de paludisme, de choléra et de rougeole continuent de ravager nos communautés, et la situation est encore aggravée par l’afflux de réfugiés à l’Est. Malgré ces urgences, nous sommes contraints de rester à la maison, nos compétences et notre dévouement mutilisés. C’est une tragédie nationale que nous ne pouvons plus supporter», a-t-il déclaré.
Le porte-parole de ce collectif lance un appel à l’endroit du Président de la République, Mahamat Idriss Deby Itno. «Il est impératif que vous preniez cette situation au sérieux et que vous agissiez immédiatement pour intégrer ces jeunes médecins formés. Nous sommes prêts et désireux de servir notre pays. Ne laissez pas notre volonté de contribuer à la sauté publique se perdre dans l’inaction bureaucratique», a affirmé Dr Mahamat Brahim Dahab, porte-parole du collectif.
A cet effet, le collectif, demande des mesures immédiates tels que, l’accélération de leur intégration à la fonction publique, la transparence sur l’état de leurs dossiers et les obstacles à leur intégration et enfin un dialogue ouvert avec les autorités compétentes pour résoudre cette crise sans délai.
Enfin, le collectif indique qu’une marche pacifique et d’autres actions d’envergures sont prévues pour que leur voix soit entendue.
Notons que ces médecins au chômage ont été formés sur concours par le gouvernement tchadien afin de répondre à besoin. Après la fin de leurs études, plus de 400 sont au chômage depuis bientôt 3 ans alors que le pays manque de personnels soignants dans les hôpitaux.
Abderamane Moussa Amadaye