Dans un communiqué de presse publié ce 08 mai 2024, le Groupe de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP) se dit satisfait du boycott à l’élection présidentielle du 06 mai 2024.
Signé par le Pr. Avoksouma Djona Atchénemou, le communiqué indique que les mêmes qui ont rompu l’ordre constitutionnel se sont mués en réformistes pour rétablir le même ordre constitutionnel, aidés par leurs alliés objectifs et stratégiques ainsi que certaines puissances étrangères. Pour le GCAP, «Il y ressort un taux de participation qui avoisine à peine 12,2% soit 1 000 400 électeurs sur 8 200 000 que constitue le corps électoral, aucun Bureau de vote n’a eu à enregistrer plus de 100 votants», dit-il.
Le GCAP estime que le mot d’ordre de boycott montre la prise de conscience des populations tchadiennes qui n’ont pas cédé aux sollicitations des candidats du système qui ont de tout temps abusé sans limite des biens sociaux et autres ressources publiques pour acheter leur adhésion. Le groupe relève que le peuple tchadien a résisté aux appels inappropriés des chefs religieux, assortis des mots d’ordre ou consignes de vote de leurs fidèles en faveur de certains candidats, ce qui n’est pas le rôle d’une institution religieuse dans un Etat laïc.
Selon GCAP, le peuple tchadien a bien compris que le 6 Mai 2024, un président de transition s’était entouré de ses deux premiers ministres pour l’accompagner, et ce, malgré la résolution du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine qui stipule que l’on ne peut être juge et partie. Du jamais vu dans le monde. Trois personnalités de l’exécutif qui partagent le même bilan catastrophique de gestion (tueries, crimes économiques, misère du peuple, lois liberticides…), eux que tout unit et dont les pratiques de mal gouvernance sont bien connues.
Le GCAP souligne qu’en ne cautionnant pas cette manœuvre de confiscation du pouvoir dynastique, le peuple tchadien a voulu envoyer un message clair, «tout ce qui sera fait sans son consentement sera dorénavant considéré comme étant destiné à aller contre ses intérêts», a-t-il laissé entendre. Enfin le GCAP déclare, «le processus raté de transition vient de se conclure par une élection la plus ratée et rejetée de toute l’histoire électorale du Tchad».
Noël Adoum